Le Prince des Corsaires raconte l’ascension, la gloire et la disgrâce de Jehan Ango (le Jacques Coeur de la mer, 1480-1551). Né à Dieppe d’une famille bourgeoise, il s’initie très tôt à la vie de marin. En ce temps ou, avec l’accord du Pape, l’Espagne et le Portugal entendent se réserver l’exploration et l’occupation du monde, il est condamné à l’illégalité avec la bénédiction du roi. Il s’enrichit pour l’essentiel par la course et l’exploration du Nouveau Monde. C’est ainsi qu’il s’empare du trésor des Aztèques destiné à Charles Quint, devient l’armateur des premières explorations de Terre Neuve et du Canada. Il arme ensuite successivement les frères Verrazano qui explorent le cap nord et la cote nord-est des Etats unis, puis les frères Parmentier qui explorent Madagascar, les Maldives, Sumatra, et Java.
Il bâtit ainsi une immense fortune qui en fait l’un des financiers de François Ier et l’ami de sa soeur Marguerite de Navarre. Il devient aussi un mécène de première importance, telle que certain le désignent comme le Médicis des Valois. Ce destin exceptionnel traverse la Renaissance à la périphérie de la cour mais sans manquer les mouvements qui l’agitent ; notamment l’engouement pour la poésie et les premières questions soulevées par la Réforme. À cette recherche du salut, il est contraint de s’intéresser par amitié pour Marguerite, tout en comprenant bien tous les dangers que cela implique. Son habilité lui permet d’éviter les accusations d’hérésie mais sa disgrâce viendra de la mort du roi dont l’héritier, Henri II, préfère ignorer le créancier plutôt que rembourser les dettes de son père.