L’Europe du XIXe siècle a changé du tout au tout. Elle s’est modernisée, elle s’est industrialisée, elle s’est lancée à la conquête du monde. Politiquement, en revanche, elle est restée assez frileuse. Par peur du changement, amalgamant république et désordres, elle s’est cramponnée à la monarchie. À de rares exceptions – les États-Unis, la Suisse, la France d’après 1870 –, chaque révolution, chaque changement de régime, chaque indépendance s’est soldé par la proclamation d’un nouveau roi et la fondation d’une nouvelle dynastie. Napoléon ayant prouvé au monde qu’on pouvait aussi bien s’emparer d’un trône qu’en hériter, une foule de candidats ont tenté leur chance : cadets frustrés, généraux ambitieux ou aventuriers patentés.
En une soixantaine de portraits célèbres (Louis-Philippe, Napoléon III, Maximilien du Mexique, le dernier empereur de Chine) ou méconnus (Othon de Bavière, Faustin de Haïti ou Boris, roi d’Andorre), Pascal Dayez-Burgeon revient sur le parcours de ces candidats au trône, leurs illusions et leurs désillusions. Au-delà des anecdotes, cette «comédie princière» – qui dure de Napoléon à ibn Saoud – brosse le portrait d’une période où la monarchie était une évidence politique et où les têtes couronnées n’avaient pas encore laissé leur place aux comédiens, aux sportifs ou aux étoiles de la toile.