Le terme « dépression » est utilisé à tout bout de champ. Toute personne souffrant d’un mal-être « fait une dépression ». Dans le même temps, la souffrance est surmédicalisée : toute personne déprimée doit être traitée par des antidépresseurs. Quant à la psychanalyse, elle place la dépression dans une position incertaine, entre la mélancolie, le deuil et la perte d’objet. Elle parle aussi de « qualité dépressive », de « dépressivité » qui permet au sujet de se déprimer sans s’effondrer.
Ce livre explore les différentes théories et cliniques de la dépression, en croisant approche psychiatrique, neurobiologique et psychanalytique. Comment prendre en compte la souffrance subjective sans la médicaliser ? Quand la prescription d’antidépresseurs est-elle nécessaire ? Il invite à penser la dépression autrement : en lui donnant un sens dans l’histoire du sujet, pour guérir et éviter les rechutes qui jalonnent l’existence des déprimés. Le mal-être dépressif peut ainsi se penser comme ayant une fonction dans la vie du sujet. Loin d’être négatif, il permet de redynamiser une existence qui n’apportait plus les satisfactions essentielles à la continuité de la vie.